Paroles Le petit garçon et le routier de Jacques Hourdeaux

Jacques Hourdeaux
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  • Note 4.0/5 basée sur 34 avis.
  • Artiste: Jacques Hourdeaux1980
  • Chanson: Le petit garçon et le routier
  • Langue: Français

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Textes et Paroles de Le petit garçon et le routier



Je ne crois pas qu'on se connaisse, vous et moi.
Mais je suis à peu près certains qu'on a bien du se rencontrer.
Quelque part sur la route, dans un pays quelconque,
Vous au volant de votre voiture,
Moi dans la cabine de mon semi-remorque.
Oui je suis routier, routier international.
J'aime l'aventure et j'ai roulé ma bosse au quatre coins du monde.
J'en ai passé des frontières,
Et bouffé des kilomètres de poussières, de boue ou de neige

À cette époque-là, je faisais la ligne sur les routes de Californie.
C'est là que m'est arrivée cette étrange histoire.
Je venais de loin, je conduisais depuis trop longtemps,
Et la fatigue commençait de se faire sentir.
J'hésitais à réveiller le copain qui dormait dans la couchette,
Pour me tenir compagnie, j'avais branché le radio-téléphone de bord,
Le mobilophone comme on l'appelle aux États-Unis.
C'est un appareil qui nous permet, à nous autres les routiers,
De garder le contact et de nous entraider en cas de coup dur.

Je venais à peine d'enclencher le canal 27 de la CBR,
Qui est notre fréquence habituelle,
Lorsque j'entendis, à travers la friture des ondes courtes,
Une petite voix lointaine qui parlait.
Une petite voix d'enfant qui appelait.
- Allô, Allô, les routiers, ici Teddy, Teddy Bear, m'entendez-vous ?
Ici Teddy, répondez-moi.
Je basculai l'inverseur sur émission et questionnai à mon tour.
- Allô, Allô Teddy, ici la route. D'où appelles-tu ? Que veux-tu ?
La voix du gamin répondit, un peu plus proche.
- Ici Teddy, j'appelle les routiers.
- Je t'entends, Teddy. Que veux-tu ?

- Je suis tout seul, je m'ennuie,
Et je voudrais parler un peu avec vous.
Je vous appelle avec le radio-téléphone de mon papa.
Cet été nous avons eu un très grave accident,
Et je suis toujours dans mon lit.
Le docteur dit que je pourrais remarcher un jour,
Mais que ce sera sûrement très long.
J'habite une maison tout près de l'autoroute.
Je suis souvent seul le soir,
Car maman est serveuse dans un hôtel, pour nous faire vivre.
J'ai perdu mon papa dans l'accident qui a détruit son camion,
Et qui m'a cloué au lit.
Il m'emmenait de temps en temps pour des petites courses.
Et maintenant il ne vient plus jamais de routiers par ici.
Alors j'essaye de vous accrocher avec le radio-téléphone qui nous reste,
Pour vous parler un petit peu, quand vous passez sur l'autoroute.

Je ne suis pas une fillette, mais il me sembla soudain
Que mes yeux se brouillaient, que j'y voyais moins bien.
J'arrêtais le moteur au premier embranchement venu,
Et je sortis ma carte.
- Dis-moi, Teddy, où habites-tu exactement ?
Le petit me situa sa maison.
J'avais de l'avance sur l'horaire, je remis en marche
Et je sortis de l'autoroute.
Bien que j'aie foncé pour arriver chez lui,
Je n'étais pourtant pas le premier.
Bon sang, six énormes bahuts m'y attendaient.
Six copains avaient entendu notre conversation
Et m'avaient devancé, d'autres arrivaient encore.
Je réveillais mon coéquipier qui n'en croyait pas ses yeux.
On est tous entré, on a sorti Teddy de son petit lit,
Et se fut vraiment la fête
Chacun voulait le porter, l'asseoir derrière son volant, le cajoler.
Le gosse rayonnait.
On lui donna un tas de bricoles qu'on avait dans nos cabines,
Et puis il fallut bien penser à repartir.

Je le remis dans son lit, après l'avoir embrassé une dernière fois.
Je grimpais sur mon siége et je tirais le démarreur.
J'ai vu plus d'un dur qui détournaient la tête.
On lui promit que chaque fois que l'on passerait sur l'autoroute,
On klaxonnerait d'une certaine manière afin qu'il nous entende.
On se quitta enfin

Je n'avais pas fait trois kilomètres que le mobilophone crépitait à nouveau.
C'était une autre voix, une voix émue de femme et elle disait :
- Allô les routiers, ici la maman de Teddy,
Merci les gars, vous êtes, vous êtes de braves types.
Bonne route et que Dieu vous protége.
Je n'ai pas pu répondre un seul mot,
J'ai coupé le radio-téléphone et alors seulement j'ai chialé,
Oui. Chialé comme un vrai môme.

1977

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